Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La storia dell'uomo è piena di mà
La storia dell'uomo è piena di mà
Derniers commentaires
15 mai 2009

La France brille par son accueil des chercheurs étrangers !

Voici le récit édifiant d'une chercheuse brésilienne, sur  son accueil sur le sol français.
Avec de tels procédés il va être de plus en plus difficile de faire rayonner notre Université à l'étranger .
Ah j'oubliais : cette réception intervient en 2009, année consacrée à l'amitié "France-Brésil".

Le récit de Solange França

Comme tous mes amis  le savaient j¹avais programmé d¹aller à Paris en vacances, visiter un couple d¹amis , fêter mon anniversaire, établir des contacts avec des instituts de recherches et d¹enseignement et de réaliser mon rêve de connaître la France
Je suis partie d¹Ilhéus le 9/4/09 à 12h32, destination Salvador de Bahia par le vol TAM 3680 (TAM LINHAS AEREAS SA) puis de Salvador de  Bahia destination Paris par le vol TAM 8068 arrivée à l' Aéroport Charles de Gaulle à 14 heures le 10 /04/2009.
Au sortir de l¹avion dans l¹aéroport CDG,  j¹ai été retenue pour la vérification des documents. J¹ai été conduite sans aucune explication dans une salle de la police française (DPAF de Roissy). Une policière a alors demandé de vérifier mon passeport, mon billet d¹avion de retour, l¹argent disponible, l¹attestation d¹hébergement et mes assurances. Pour prouver mon hébergement j¹ai présenté une attestation d¹hébergement faite par  ce couple d¹amis qui devaient m¹héberger durant tout mon séjour à Paris.
Je lui ai expliqué que je n¹avais pas d¹assurances spéciales mais j¹ai présenté ma carte d¹assurance privée brésilienne, un bulletin de salaire émis par le gouvernement de l¹état de Bahia datant de mars 2009, montrant que je suis en activité à l¹Université de Santa Cruz à Bahia (Brésil) comme enseignante-chercheur. Sans autres explications, j¹ai été conduite avec deux autres personnes vers une autre salle de la police dans laquelle se trouvait déjà  un autre brésilien.
J¹ai demandé des explications au policier à l¹accueil mais il m¹a dit de m¹asseoir avec un ton de voix menaçant et agressif. A ce moment là, j¹ai réalisé que j¹allais être expulsée de France et que je ne pourrais pas demander des éclaircissements parce que je craignais d¹être considérée comme « agressive » ce qui pourrait aboutir à des événements encore plus graves comme par exemple être mise en prison sur le territoire français.

Plus tard un autre policier a mis des gants et a demandé  au brésilien de le suivre dans une autre salle. Dix minutes plus tard un autre brésilien a été aussi emmené. Après deux policières ont demandé à deux autres filles qui nous avaient rejoint d¹aller dans une autre salle. Après ça a été mon tour.
Dans cette salle il y avait mon sac à dos et mon sac à main. J¹ai dû mettre tout sur une table et m¹éloigner de mes affaires et les deux policières ont tout fouillé. Elles ont confisqué mon passeport et mon argent (200 réals, 100 dollars et 1800 euros). A ce moment-là j¹ai demandé à nouveau des éclaircissements sur l¹expulsion mais une policière m¹a dit de « fermer ma gueule »  sur un ton menaçant.
L¹autre policière  s¹est alors rendue compte  que je ne constituais pas un  risque pour la sécurité française et qu¹ils avaient commis effectivement un excès de zèle  en m¹empêchant de rentrer en France. J¹ai de nouveau  présenté à cette policière mon bulletin de salaire  mes trois cartes de crédit (Visa Ourocard Platinum, Mastercard Ourocard Platinum et Ourocard Gold toutes émises par la Banque du Brésil), l¹attestation d¹hébergement et des e-mails des professeurs et collègues de travail avec lesquels j¹avais l¹intention de m¹entretenir durant mes vacances. En effet j¹envisageais de faire un post-doctorat en France dans un futur proche. J¹ai montré l¹e-mail du professeur Henri PLANA (professeur français à l¹UESC - Université de l¹Etat de Santa Cruz à Bahia, Brésil) qui est en ce moment en stage post-doctoral au Laboratoire d¹Astrophysique de Marseille), de Michel Jean DUBOIS (français, biologiste, qui travaille à Intervivos (www.intervivos.fr) et de Marcelo DE PAULA CORREA  chercheur brésilien, en stage post-doctoral au LATMOS (Laboratoire Atmosphères, Milieux, Observations Spatiales).

J¹ai expliqué que je n¹avais pas d¹invitation officielle  pour visiter ces laboratoires  parce que j¹étais en vacances, mais que, même en tant que touriste, et comme coordinatrice de recherches de l¹Université  j¹allais  aussi prendre des contacts professionnels pour envisager un post-doctorat et pour articuler avec des institutions françaises la soumission de projets  dans le cadre du 7ème Programme pour l¹Investigation et le Développement Technologique de la Communauté Européenne.

Quand j¹ai demandé à cette policière comment je pourrais inverser la situation, elle m¹a informé que ce serait  seulement possible grâce à une intervention de l¹ambassade du Brésil en France, et que dans la salle ou j¹allais être « détenue » il y avait un téléphone et que je pourrais m¹en servir.  La même policière m¹a donné le numéro de téléphone de l¹ambassade (01 43 59 89 30).

J¹ai été conduite dans une salle de détention ou il y avait déjà 5 autres personnes détenues. J¹avais uniquement les vêtements que j¹avais sur moi, un papier avec les numéros de téléphone de Henri et de Riviane et celui de l¹ambassade. Mon sac à dos et mon sac à main sont restés par terre dans un couloir d¹accès à cette salle et mon passeport et mon argent ont été retenus par la police française.

J¹ai appelé le numéro de l¹ambassade qui répondait seulement avec un répondeur indiquant un numéro à contacter pour les urgences (06 80 12 32 24). J¹ai laissé un message sur un deuxième répondeur pour expliquer ma situation. « Détenue dans un aéroport d¹un autre pays, désespérée, espérant une aide officielle du Brésil je n¹arrive à parler qu'à un répondeur".
Avec un unique téléphone dans une salle de détention où se trouvaient maintenant quinze autres personnes j¹ai enfin réussi à parler avec mon ami Henri qui était à Marseille en lui demandant de me venir en aide et de contacter l¹ambassade du Brésil en France et avec mes amis Yves et Riviane qui se trouvaient à l¹aéroport Charles de Gaulle, essayant de résoudre le problème.Le temps passait, quelques personnes désespérées, d¹autres en larmes dans une salle pas propre et où il y avait seulement dix places assises avec un unique téléphone disputé par tous. L¹énervement, le sentiment d¹insécurité et le désespoir augmentaient.
Je crois vers 17 heures (je n¹avais pas de montre) on nous a apporté de la nourriture dans un sac : une boite de salade au thon, un morceau de pain, un paquet de chips, une bouteille d¹eau et un dessert crémeux de bananes et pêches  qui a servi a écrire les numéros de téléphones que nous obtenions sur le mur de la salle de détention (nous n¹avions ni papier ni crayon !).

Vers 18 heures nous étions tous conduits de nouveau dans la salle du département de police où un  interprète allait nous signifier "notre expulsion. Plusieurs personnes désespérées voulaient des éclaircissements mais en réalité c¹était une formalité de plus qui était destinée à nous informer que nous quitterions la France par le premier vol et que la seule solution était de signer les termes du « refus d¹entrée en France » composé de 5 pages toutes écrites naturellement en français.   
Puis on est retourné dans la salle de détention ou j¹ai réussi à avoir au téléphone un fonctionnaire du consulat du Brésil qui était au courant de ma situation ayant écouté le répondeur et ayant parlé avec mon ami Henri.  Il m¹a informée qu¹il ne pouvait rien faire et que je devais retourner au Brésil.  J¹ai réussi à parler avec Yves et Riviane qui étaient toujours à l¹aéroport et qui avaient déjà fait des tentatives inopérantes pour prouver qu¹ils allaient vraiment m¹héberger chez eux.
Vers 21 heures le 10 avril 2009 la police française m¹a rendu mon argent et j¹étais conduite avec 16 autres brésiliens escortés par 10 policiers français, à la porte d¹embarquement pour prendre le vol Tam JJ 8055 destination Rio de Janeiro. 
En arrivant à Rio le personnel de la TAM - inefficace et montrant leurs préjugés - m¹ont rendu mon passeport et j¹ai été conduite à la police fédérale brésilienne pour ensuite prendre le vol TAM JJ 8068 destination Salvador de Bahia, et après le vol TAM JJ 3660 destination Ilhéus.  J¹aurais dû avoir mes valises à l¹aéroport de Rio de Janeiro mais je ne les ai pas encore reçues (le 13 avril) !
Enfin après plus de 75 heures pénibles  mon amie Anna Cristina  m¹attendait tendrement et avec solidarité à l¹aéroport d¹Ilhéus
Je remercie beaucoup mes amis Henri  Yves et Riviane Bellenand qui en France ont essayé de résoudre cet énorme problème.Je remercie de leur solidarité  mes amis français Yvonnick et Michel Jean  et je remercie Anna  Christina d¹être
toujours présente dans les moments difficiles.
Et maintenant je voudrais formuler quelques remarques et questions :

1)- L¹agence de voyage brésilienne aurait dû m¹informer des documents nécessaires pour le voyage. J¹ai posé la question au moment de l¹achat du billet ;
2)-  La compagnie aérienne pourrait informer ses clients des documents nécessaires pour le voyage en France
3)-  L¹ambassade et le consulat brésilien en France n¹étaient pas ouverts le vendredi et la personne de garde ce jour là n¹a pas montré le moindre intérêt à résoudre la situation
4)- on ne peut plus visiter ses amis en vacances ? Est-il obligatoire de rester à l'hôtel ?

Ce message bien que long ne parvient pas à dire la grande frustration, la peur, l¹insécurité, le manque de respect et les préjugés que j¹ai vécus durant  ces 75 heures.

Présentement  je voudrais que les autorités brésiliennes et française prennent connaissance de « l¹événement » que j¹ai vécu et aussi donner des éclaircissements.

En fait, ce qui devait être un cadeau d¹anniversaire  a généré beaucoup de souffrances.

Cordialement
Solange
 

Publicité
Commentaires
La storia dell'uomo è piena di mà
Publicité
Publicité